La formation diatomitique Méssinienne du Bassin Du Bas Chélif : Cartographie et Synthèse paléogéographique.

Abstract

La formation diatomitique connue sous le nom économique « kieselguhr » constitue l’un des dépôts majeurs de la sédimentation méssinienne du bassin du Bas Chélif au même titre que les calcaires récifaux et les dépôts évaporitiques (gypses). Cette formation suscite un intérêt géologique au point ou un essai cartographique a été tenté dans ce travail. Ce présent travail repose sur une contribution antérieure sur la base de 23 coupes levées et étudiées en majorité par Mansour. L'établissement de la carte isopaque, la carte de fraciès et les diagrammes triangulaires classiques ont permis de positionner les différentes coupes(sites) étudiées dans un contexte paléogéographique. Les contours en ombilics mises en évidence dans la région du Dahra et Sahouria à partir de la carte en isopaque, la distribution des coupes dans les diagrammes triangulaires, la répartition de la sédimentation marno-diatomitique sur la carte de faciès ainsi que l’étude paléoenvironnementale (analyse diatomique) plaide en faveur d’un milieu de dépôt en contexte de bassin plus ou moins profond, calme et subsident. La région des Tessala, les Beni Chougrane Est, la région de l’Oued Rhiou et le Littoral Oranais caractérisées par des courbes lâches et espacées suggèrent une sédimentation diatomitique dans des zones hautes où l’épaisseur des diatomites est moins importante que dans les autres régions. Cette morphologie, l’abondance du faciès à dominance calcaire, l’analyse des diagrammes triangulaires ainsi que les résultats paléoenvironnementales suggèrent un milieu de dépôt peu profond côtier et profond et corrobore les données géologiques et sédimentologiques antérieurs (développement d’une plate-forme carbonatée d’âge méssinienne). La région est affectée par des mouvements tectoniques au miocène supérieur (PERRODON, 1957). L’intensité des plissements croit assez régulièrement d’Ouest en Est, engendrant l’augmentation de l’épaisseur des formations miocènes, et par conséquent l’accroissement d’intensité de la subsidence. En plus des plissements, une tectonique cassante matérialisée par des failles affecte ces séries Miocènes. Elles sont d’une direction générale NE-SO (PERRODON, 1957 ; THOMAS, 1985 ;MAGHRAOUI et al 1986 ). Ces failles se localisent dans tout le bassin notamment des Beni Chougrane (Sahouria et El Ghomri), Dahra sud occidentale (Djebel Meni),Dahra Nord occidentale Zone Ighbel , dans les monts des Tessala et le littoral oranais (Fig.8). Ces failles sont affectées de déformations compressives synsédimentaires au cours du deuxième cycle post-nappes (THOMAS,1985 ; NEURDIN,1992), tout en profitant des reliques des mouvements du premier cycle synchro-nappe qui ont engendré des blocs basculés (horsts– grabens). Les sédiments à haute énergie (grés…) occupent les zones anticlinales et /ou zones hautes et les sédiments de basse énergie (marnes…) comblent les zones synclinales et/ou zones basses. Le rapprochement et la forme serrée des courbes dans quelques régions, notamment dans la région de Sig et Chaabet Akroune montre dans la carte probablement la présence de failles. (Fig. 8).