La figure de l’intellectuel dans l’oeuvre romanesque d’Amin Maalouf

Abstract

Les personnages intellectuels peuplent l’écriture romanesque d’Amin Maalouf, et ce, dans tous ses romans sans exception. La thèse étudie les causes et les modalités de cet enrôlement. D’abord, dans un premier temps, où il est question de montrer dans quelle mesure le corpus maaloufien assume son inscription dans l’universalité : c’est là sa finalité ultime. Pour cela, l’écrivain jouera sur des motifs scripturaux ou non qu’il veut universels dans le temps et dans l’espace. Cette universalité est mise en valeur notamment à travers l’étude de la question générique ainsi que la description des personnages et leurs représentations. La seconde partie de cette recherche s’intéresse à la figure de l’intellectuel maaloufien tiraillée entre son enfermement et partant son ahistoricité et sa volonté d’ouverture sur le monde, sur l’altérité, sur sa réinscription dans l’Histoire. A cet égard, l’auteur fera usage notamment de trois motifs que sont l’exil, l’engagement et la chute en vue d’investir ce projet de l’intellectuel de dépasser son effacement dans la contribution active de la fabrique de l’histoire universelle. Le dernier volet de la thèse est réservé quant à lui à la conception philosophique de l’intellectuel chez Maalouf. Il y est question de valeurs-clés qui définissent l’intellectuel chez Maalouf tout en l’inscrivant dans l’universalité. La liberté, le rationalisme, l’engagement pour le triomphe des droits humains, le droit des hommes d’embrasser le métissage et de l’adopter en tant que mode de vie contribuant à l’affermissement du « vivre ensemble » et de la coexistence pacifique, l’interculturalité, l’ouverture à l’altérité, l’engagement pour un avenir meilleur commun pour l’ensemble des vivants sur terre sont autant de valeurs qui forgent la figure de l’intellectuel et l’inscrivent dans une universalité inévitable. C’est cela même l’humanisme en faveur duquel plaide toute l’écriture romanesque de Maalouf. Pour le romancier et l’intellectuel Amin Maalouf, cet humanisme passe nécessairement par l’interculturalisme.