L’ARGUMENTATION DANS L’EDITORIAL DU QUOTIDIEN D’ORAN : MISE EN SCENE PERSUASIVE ENTRE DISPOSITIF MATERIEL & SCENOGRAPHIES ENONCIATIVES

Abstract

Notre réflexion sur l’éditorial du Quotidien d’Oran, se propose de cerner le procès argumentatif qui y est déployé, mettant en scène une argumentation persuasive qui conjugue un dispositif matériel et des scénographies énonciatives. En prédisposant les lecteurs à recevoir favorablement l’argumentation proposée, le premier l’enclenche en reflétant la place privilégiée qui lui est accordée dans le journal. Se basant sur des effets « dé-subjectivisation » qui favorisent l’adhésion des lecteurs aux thèses que leur présente l’éditorialiste à leur assentiment, les secondes l’assoient en construisant une image positive de lui. Cette dernière s’actualise alors grâce à des actes interrogatifs, dans lesquelles le journaliste adopte la posture d’une personne qui feint solliciter une réponse de la part des lecteurs, alors qu’il oriente l’argumentation dans le sens désiré. En outre, avec les ON et le NOUS, il accomplit des actes langagiers qu’il est seul à pouvoir exécuter ou dans lesquels il inclut des interlocuteurs à chaque fois distincts. Les éditoriaux analysés deviennent alors une tribune permettant aux lecteurs-citoyens de s'exprimer, en instituant l’éditorialiste en tant que porte-parole de la communauté la plus large possible. En rendant son énonciation plus convaincante, ce statut favorise la réussite des actes humoristiques (principalement l’ironie et le sarcasme), en renforçant sa connivence avec les lecteurs.