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Titre: | Ecriture .unespace de jeux et enjeux dans: Saison de pierres et terras a rome |
Auteur(s): | BEKHEDIDJA, Nabila |
Date de publication: | 15-jui-2007 |
Editeur: | université oran2 mohamed ben ahmed |
Résumé: | Conclusion partielle Conclusion partielle Abdelkader Djemaï et Pascal Quignard se sont toujours préoccupés du romanesque et de sa fabrication. Ils sont parmi les romanciers qui veulent échapper à la contrefaçon. Loin de dissimuler, à la manière romancier traditionnel, l’espace arbitraire dans le quel se développe le récit, ils s’ingénient à le mettre en relief. Le roman « Terrasse à Rome » et le roman « Saison de pierres » ouvrent de multiples manières la voie au roman moderne: -En contestant le romanesque, l’illusionnisme de la fiction, les solutions traditionnelles du réalisme. -En prenant pour sujet central les problèmes de l’écriture du roman, et en recourant à différents procédés d’autoréférence : mise en abyme, métalangage, pastiche, allusion intertextuelles, fragmentations, répétitions,la mise en miroire. -En mettant au premier plan les problèmes de technique, de narratologie, de point de vue, de focalisation,d’écriture. -En soulignant l’importance de la voix du narrateur, de la parole, de l’énonciation. -En assignant au lecteur une part active d’enquêteur et de collaborateur de l’auteur. -En multipliant les thèmes et en bouleversant l’ordre des séquences narratives. -En présentant le roman comme « un puzzle ». Le roman contemporain est sa propre mise en question .Il refuse la ruse d’un romancier qui introduit fictivement les trois dimensions temporelles où il n’y a ,en réalité que du passé, solide, compact , inchangeable .Aussi une histoire inventée , a un début, un milieu, une fin, où l’auteur, dès le premier mot, donne rendez- vous au lecteur en un lieu fixe qui est le dénouement . Tout est réglé : tout ce qui est relaté est, d’avance, éternellement à sa place par ce trait de plume qui clôt l’exercice. Les évènements réels, au contraire, sont perpétuellement remis en cause par le refus de s’identifier à eux. Ils ne s’ordonnent pas naturellement selon les catégories de début, milieu et fin. Ce type de roman est fait pour que dès une première lecture un tel achèvement donne un tel sens à un tel début. On sent tout de suite que l’auteur nous mène en un certain lieu. « Les événements d’un récit se distinguent donc des événements du monde en ce qu’ils ont à priori un sens, encore qu’on ne sache pas le quel. Sens veut dire à la fois direction et signification, de la direction indiquant la signification »1. Tout cela se réalise dans le but d’une adhésion du lecteur à l’histoire qui lui est contée ; qui parvient à donner pour vrai ce qu’on sait, fictif. Dans un récit, ni l’écrivain ni le lecteur ne partent d’une réalité existante, ils partent tous deux d’un monde qui a encore à révéler. Tous deux ont affaire à un ensemble imaginé qui est lui – même ; il ne cessera jamais, d’être irréel, mais que l’acte de l’écrivain, comme celui du lecteur, va réaliser. Comment ? A l’aide et à partir des mots .Mais si en lui -même il compte aussi peu que possible, le langage de la fiction joue cependant un rôle particulier, dans la mesure où, au lieu de nous renvoyer à l’existence réelle, il nous met en contact avec un monde fictif et à cause de cela, est indispensable pour devenir le signes d’être et d’objets déjà absents, pour nous les rendre présents, pour nous les faire sentir et vivre à travers les mots . « Saison de pierres » et « Terrasse à Rome » ne se présentent pas comme un exposé ou une relation linéaire, mais comme une « recherche » . Un constant va et vient dans le temps, la juxtaposition d’instantanés, de versions divergentes de la même scène, peuvent déconcerter le lecteur , mais celui-ci doit comprendre que l’auteur attend de lui une participation active. « ce qu’il lui demande, écrit Robbe-Grillet, ce n’est plus de recevoir tout à fait un monde achevé, plein, clos sur lui- même, c’est au contraire de participer à une création, d’inventer à son tour l’œuvre et le monde et d’apprendre aussi à inventer sa propre vie ». Le roman « Saison de pierres »et le roman « Terrasse à Rome » cherchent à obtenir, à l’état pur, ce que le roman a cherché de tout temps: s’emparer de l’esprit du lecteur, l’arracher à lui – même pendant le temps de sa lecture. Ils veulent dérouter le lecteur par le seul fait qu’ils refusent à donner les tenants et les aboutissants du récit : au lecteur de les restituer. Le lecteur est, en effet, incité par Djemaï et par Quignard à faire intervenir de ses capacités logiques et combinatoires : sans lui, les fragments du texte, les séquences disjointes et les événements morcelés resteraient à jamais éparpillés. Le roman de Djemaï et le roman de Quignard sont présentés comme des puzzles. Le lecteur est invité à participer à sa reconstitution, chaque élément du puzzle devant retrouver l’emplacement qui lui convient, on doit faire les rapprochements nécessaires et se souvenir de chaque histoire. Le jeu concerne chaque élément des deux histoires. Les événements et les identités se brouillent et ne prennent de sens que par rapport à des détails minuscules qui sont placés à dessein ça et là pour faire tout un jeu de rappels. Les descriptions sont minutieuses, mais non de la même manière que dans le nouveau roman ; elles suggèrent des règles cachées qu’il s’agit de retrouver ; les règles du jeu de la vie elle-même . Quignard et Djemaï présentent un "roman -jeu" ou un "roman -puzzle", au sujet "prétexte et mince". C’est aussi une mise en crise du langage. Ils s’inscrivent bien dans l’"Ere du soupçon", avec leurs personnages dépouillés de quelques attributs ordinaires, l’absence (partielle) d’intrigue et de cohérence apparente, la complexité de références entrecroisées et le malaise épais qui se dégageait de la lecture. L’écriture de chaque roman se conteste donc elle-même et prévient, en somme, les lecteurs qui pourraient la trouver illisible ou déroutante. Rappelons que la littérature, de la deuxième moitié du 20 siècle, présente des faits importants : d’une part, nous constatons une littérature qui se soucie du référent, de la forme et du style (on nous raconte une histoire, à la quelle on est amené à croire.). Par ailleurs, se profile un autre type de littérature, une littérature qui remplace certaines traditions, une littérature dont l’intérêt est centré sur de nouvelles formes d’écriture, de nouvelles formes narratives, et nous comptons parmi cette vague d’écrivains Pascal Quignard et Abdelkader Djemai. Les deux romanciers ne semblent plus viser la production d’œuvres closes achevées, dans le sens et la forme d’un récit dit classique :l’histoire n’est plus essentielle car c’est l’écriture même qui est placée au premier plan comme objet de recherche dans les deux textes. « Saison de pierres » et « Terrasse à Rome » se présentent comme une sorte de réflexion sur le roman lui-même, c’est le roman de la «Recherche » où l’attention de chaque romancier se porte sur le roman en train de s’écrire, sur cette réalité particulière qui est la réalité romanesque, sur la vérité irréductible qu’est la vérité d’écriture. De ce fait nous avons en premier temps étudié le roman d’ Abdelkader Djemaï « Saison de pierres » où nous avons réfléchi sur l’organisation de la fiction dans ce roman. Ce texte qui déroute par l’abondance et la prolifération des mots, même si le lecteur retrouve un référent réel (partiel) est noyé dans la fantasmagorie. Dans un deuxième temps, nous avons analysé le roman de Pascal Quignard « Terrasse à Rome » où l’auteur trace le portrait d’un créateur mutilé, marqué pour la vie lorsqu’un amoureux jaloux le surprend dans les bras de sa belle, et lui lance de l’acide au visage. Dés lors, finies les amourettes et bonjour l’errance. Le texte présente une narration discontinue, hachée, mise au service d’une biographie fictive, car les multiples cassures dans la chronologie ,successions de phrases courtes, permettent à l’auteur d’insérer de nombreux détails historiques et techniques, pertinents et à propos. Chaque roman, donc, se présente comme un « puzzle » : il arrive souvent qu’on échoue à le remettre en ordre car chaque roman est tout entier situé dans l’impossibilité de son accomplissement car chaque romancier s’attache à révéler à la fois un progrès vers l’histoire, et l’impossibilité de la rejoindre en tant qu’histoire. Quignard et Djemaï ne sont plus les détenteurs de la vérité, les dispositaires d’un secret. Ils déploient leurs efforts pour dire ce qu’ils savent, mais dans la confusion. Ils promulguent l’avènement d’un autre type de roman « Fils de sa forme dont le sujet consiste en exploration de sa matière » . On a constaté que « Terrasse à Rome » et « Saison de pierres » se rapprochent du roman traditionnel par le caractère de raconter une histoire et du nouveau roman par le caractère de remettre en question la manière de raconter cette histoire. Certes, le roman « Terrasse à Rome » et le roman « Saison de pierres » racontent une histoire, seulement elle est différente de celle du roman Balzacien, puisque Quignard met en relief la vie de Meaume, où le romancier s'ingénie à dessiner par touches successives ou diachroniques, le portrait de ce graveur. De même Abdelkader Djemaï fait le récit de Sandjas dans une ville où tout est dessus dessous à cause du séisme. Abdelkader Djemaï et Pascal Quignard, donc, racontent chacun une histoire mais ils se plaisent à la livrer à l'envers fragmentée par bribes d'évènements et de souvenirs « par succession de scènes sans liaison, pour ne pas interpréter à la place du lecteur des fragments de vie sont toujours plus émouvants à entendre, comme ça se passe dans la vie », disait Pascal Quignard . Cet aspect est issu du nouveau roman. Le roman de Pascal Quignard et le roman de Djemaï se rapprochent des deux romans (traditionnel et nouveau), mais ils sont des « romans modernes » puisque « Terrasse à Rome » et « Saison de pierres »mettent en évidence non pas une intrigue entrain de se nouer mais un roman entrain de s'écrire. Il se trouve que « Terrasse à Rome » et « Saison de pierres » se distinguent ou se démarquent du nouveau roman, même quand le roman en est l’héritier et, malgré quelques acquis, l’essentiel est transformé par un retour à certains traits du roman traditionnel : l’intrigue existe (l’histoire de la vie de Meaume) et (les délires et les souvenirs de Sandjas), les personnages ont de nouveau une identité et les « valeurs » réapparaissent, même si c’est de biais. Pascal Quignard et Djemaï font partie des auteurs qui continuent à chercher du côté de la « forme ». Impossible de trouver dans ces romans une intrigue se déroulant, verbeuse, convenue, ordonnée, s’engageant, se fortifiant, se développant suivant un harmonieux et raisonnable crescendo ; elle est souvent coupée par les indispensables arrêts et fausses manœuvres .A ce propos, rappelons une citation de Proust : « de temps en temps, il survient un nouvel écrivain original … Ce nouvel écrivain est généralement assez fatiguant à lire et difficile à comprendre puisqu’il unit les choses par des rapports nouveaux. On suit bien jusqu’à la première moitié de la phrase, mais là, on retombe. Et en sent que c’est seulement parce que le nouvel écrivain est plus agile que nous » . Ainsi, au fur et à mesure que la fiction s’élabore celle-ci se retourne sur elle même et s’interroge sur sa nature langagière : elle se dit et constamment montre comment elle se dit dans chaque roman. Les deux romans se présentent comme une sorte de réflexion sur le roman lui-même, c’est le roman de la « recherche » où l’attention de chaque romancier se porte sur le roman entrain de s’écrire, sur cette réalité particulière qu’est la réalité romanesque, sur la vérité irréductible qu’est la vérité d’écriture . Le regard qu’ils portent sur le monde, l’humanité et l’écriture est d’abord celui de l’interrogation. Djemaï et Quignard ne se croient pas qualifié pour livrer des messages et des recettes. L’écrivain ne se considéré pas comme un être omniscient, un genre d’homme chef d’orchestre, l’auteur perd son don d’ubiquité, il n’est plus Dieu, le détenteur de la vérité, le détenteur du sens. Djemaï et Quignard refusent donc, le jeu traditionnel des conventions romanesques. Mais refuser ces conventions ne signifie pas les faire disparaître totalement : pour rendre perceptible ce que le genre comporte d’artifice, il est nécessaire de laisser la trace, même fantomatique, du fonctionnement habituel de la narration. Or s’il y a un point sur le quel chaque texte signale clairement son refus des conventions narratives, c’est celui de l’énonciation. Il s’avère en effet difficile de répondre dans ces deux romans aux questions minimales « Qui parle? Quand? D’où? A qui? Les parenthèses fondamentales qui permettent de définir la situation d’énonciation dans « Saison de pierres » et « Terrasse à Rome » échappent systématiquement à l’identification. Bref quelques années après ce qu’il est convenu d’appeler « la crise du roman », la modernité cherche à dépasser la vieille querelle des Anciens et des Modernes, en créant des formes susceptible d’intégrer les formes anciennes, et, c’est désormais de postmodernité qu’il convient de parler, car elle peut être une voie d’accès à un réel progrès esthétique ,selon la formule de Michel Butor : « celui d’une modernité dépassant ses contradictions,de formes nouvelles susceptibles d’intégrer les formes anciennes(…),apprenant de cette dernière à utiliser sa technique des négations pour inventer autre chose(…). » Conclusion générale CONCLUSION GENERALE : Ce travail est une contribution à la compréhension de la création romanesque et les mécanismes de production d’un texte littéraire. On s’est interrogé sur les différentes modalités du récit, les problèmes de l’organisation du texte de la narration, la voix narrative, l’expression romanesque de l’espace et du temps, le statut des personnages qui régissent la production de « Terrasse à Rome » et « Saison de pierres ». Car la littérature contemporaine paraît traversée par toutes ces interrogations et l’écriture se pose toujours la question de ce qu’elle est. Il convient de retenir que toutes ces interrogations obéissent à une seule et même question : comprendre le fonctionnement du texte et tenter de savoir comment le romancier élabore son récit. Tout le XX ème siècle est marqué par une réflexion sur l’écriture :le problème se déplace du « que dire » au « comment dire ». La réflexion portera donc autant sur ce qu’il faut refuser d’écrire que sur les moyens de créer vraiment, sur les buts de la littérature qui sont tout autres que la transmission d’un savoir ou d’un message pour lesquels il n’est pas besoin de textes littéraires, et sur des contraintes de surface dont le libre choix peut permettre d’échapper à d’autre contraintes plus insidieuses . Les écrivains précités, aussi diverses qu’aient été leurs positions dans l’espace littéraire, avaient en commun une certaine gène à l’égard de la création. « Terrasse à Rome » et « Saison de pierres », structurés par des motifs récurrents, par des séquences répétées pour ainsi dire mot à mot, les mêmes événements, les mêmes fragments reviennent sans fin dans chaque texte, dans un ordre toujours changeant avec chaque fois d’infimes variations . L’histoire est essentiellement celle de l’écriture. . Le langage n’est plus qu’un bavardage insignifiant, un masque du vide dans un monde privé de sens. La crise du langage recouvre un divorce irrémédiable entre l’homme et la réalité, une incapacité à atteindre la vérité. Chez Djemaï et Quignard, le texte charrie pêle-mêle ; réflexions, fantasmes, peintures, gravures, photographies, … Ils préfèrent " l’écriture", se contemplant elle-même. En effet, le roman, qui a pris le relais du conte, répond à un besoin essentiel de narration et de fiction, comme interprétation du réel et connaissance de la vie. A côté donc de ces tendances à la déségrégation du genre, on va voir se poursuivre, sous des formes traditionnelles ou non, l’existence du roman. L’attention de Djemaï et de Quignard se concentre sur le travail de l’écriture elle-même. Ils présentent des romans fragmentés comme un puzzle. Le rythme temporel de chaque roman est celui de la mémoire, enchevêtrant les temps au mépris de toute chronologie. Chacun des deux récits, suit le rythme de la rêverie, comme le ferait un poème. Commentaires, digressions, fantasmes, rêves,contes, occupent le cadre de chaque roman. Le roman pour Djemaï ou pour Quignard n’est pas imitation de la réalité, mais tentative d’explication du monde. Il est probable que chez l’un et l’autre, la pratique de cette écriture éclatée, problématique, ne s’explique pas simplement par un effet de mode ou par goût de la virtuosité, mais coïncide étroitement avec la crise intérieure que traverse chacun d’eux. Le brouillage du récit semble correspondre aux contradictions du réel et à la difficulté de les résoudre. « Le roman n’est plus le miroir qu’on promène le long d’une route, mais le miroir brisé d’un trouble intérieur » . Quignard et Djemaï restent partiellement soumis aux conventions réalistes du récit telles que vraisemblances : la vie d’un peintre du XVII ème siècle pour l’un et la folie et les délires d’un écrivain pour l’autre. Ils tentent notamment d’accommoder les ressorts traditionnels du romanesque (fondés à l’illusion du réel) aux procédés "modernes" de narration (voix narratives et points de vue variés, invasion du récit par le discours, déconstruction de la chronologie, éclatement de l’intrigue, refus de l’écriture académique, …etc.). Il est encore une façon d’esquiver le roman et ses conventions, c’est d’adopter des formes souples, parfois fragmentaires, où le fil narratif peut être constamment rompu par les digressions et où se mêlent récit, journal, essai, réflexion, fantasmes, rêves, contes, … C’est en effet le difficile rapport à l’écriture, qui est au centre de chaque roman. Parfois, on dirait que le récit ne "prend" pas. « Il apparaît par bribes, il s’encombre d’écarts, de variations, où prime plus finalement la voix narrative que l’"action" elle-même » . Quignard et Djemaï donnent à leurs récits le rythme de l’écriture poétique ; rythme fait de la reprise lancinante de phrases leitmotive, d’énumérations, d’images, ainsi que ses jeux naïfs ou cruels, la maison familiale et son jardin, la mère, la mort, le voyage, à travers lesquels des histoires apparaissent par bribes. C’est un jeu avec les mots sur les mots, et en même temps, une réflexion sur les structures narratives, pour eux (Quignard et Djemaï), le roman n’a pas vocation à représenter le monde ou à traduire une expérience, mais à explorer le langage en se fondant sur des contraintes et des procédés combinés. "Saison de pierres" raconte l’histoire d’une ville réelle ? Irréelle ? Qui succombe sous le poids des pierres, comme le lecteur, sous l’éboulis des mots. Djemaï brouille les conventions habituelles de narration, en pratiquant l’écriture fragmentaire de la narration :le texte est aussi un conte, une fable, une anecdote, un souvenir un long poème épique . Quignard ne présente pas son roman comme un exposé ou une relation linéaire, mais comme un constant va et vient dans le temps, entre rêves et conte, mettant en exergue des versions divergentes de la même scène, qui peuvent déconcerter le lecteur. Il s’ingénie à présenter la vie d’un peintre par bribes usant de récit fragmenté. Djemaï et Quignard présentent la caractéristique commune de refuser la facilité et de considérer le roman comme une activité exploratoire du réel, une recherche de l’écriture et des formes, et tentent de dire quelque chose sur le monde, croisant une peinture du monde moderne et une interrogation sur la place de la littérature aujourd’hui. Quignard et Djemaï présentent un "roman -puzzle", au sujet simple et facile. C’est aussi une mise en crise du langage. Quignard et Djemaï restent partiellement soumis aux conventions réalistes du récit telles que les vraisemblances : la vie d’un peintre du XVII ème siècle pour l’un et la destruction d’une ville pour l’autre. Ils tentent notamment d’accommoder les ressorts traditionnels du romanesque (fondés à l’illusion du réel) aux procédés "modernes" de narration (voix narratives et points de vue variés, invasion du récit par le discours, déconstruction de la chronologie, éclatement de l’intrigue, refus de l’écriture académique, …etc.).C’est un jeu avec les mots sur les mots, et en même temps, une réflexion sur les structures narratives, pour eux (Quignard et Djemaï), le roman n’a pas vocation à représenter le monde ou à traduire une expérience, mais à explorer le langage en se fondant sur des contraintes et des procédés combinés. En 1986, et en l’an 2000, Djemaï et Quignard mêlent les deux techniques dans "Saison de pierres" et "Terrasse à Rome". Ils présentent des personnages, mais fort peu caractérisés ; le récit oscille entre le rêve, les délires, les fantasmes, on lit de l’argot, de l’arabe, du latin ; on remarque des changement de topographie : recours à l’italique … Le lecteur éprouve de la peine à lire, à faire fonctionner tous ces registres et à se représenter les choses décrites et les situations. Mais la réflexion sur le roman dans le roman montre l’influence du nouveau roman. Pourquoi et comment est-on ainsi arrivé à ce mélange des genres, à cette perte des repères, à cette auto-analyse du processus même de l’écriture ? Au tournant des années 80, le roman, semble retrouver son assurance. On entend réhabiliter les plaisirs d’un romanesque, dont l’ère du soupçon dénonçait les facilités, Quignard et Djemaï reviennent aux textes fragmentaires, puisque chaque auteur y multiplie les procédés d’écriture dans un texte- puzzle où il accorde une importance majeure au travail de la langue. Cette réhabilitation de la fiction romanesque n’est pas en effet une restauration. La fiction est distancée ou contestée en son for, par un usage ambivalent de ses paramètres. L’art du bougé est manifeste : l’intrigue se décale, se dédouble, se défait. Un jeu sur les proportions romanesques en redouble l’effet : les situations prolifèrent, les circonstances rebondissent, les aventures s’amalgament. Les événements et les identités se brouillent et ne prennent de sens que par rapport à des détails minuscules qui sont placés à dessein ça et là pour faire tout un jeu de rappels. Les descriptions sont minutieuses, mais non de la même manière que dans le nouveau roman ; elles suggèrent des règles cachées qu’il s’agit de retrouver ; les règles du jeu de la vie elle-même . Dans « Terrasse à Rome » et « Saison de pierres »l’aventure de l’écriture est liée à l’aventure de la lecture : le lecteur est de plus en plus considéré comme le "co-auteur" de l’œuvre, il corrige, complète, participe, collabore, achève l’histoire à sa manière . Dans la perspective d’une poétique de la modernité, nous avons retenu ces deux romans à l’écriture subversive et "transgressive" qui traduisent un état de crise et de désarroi, et s’installent d’emblée dans une situation de "chantier", à l’origine de leur mouvance, de leurs mutations et de leur dynamisme. Dans ce travail de recherche, nous avons montré à partir d’un corpus singulier de part les deux dimensions qu’il recouvre, à savoir ; conformité d’une écriture romanesque et disparité de l’écriture romanesque, comment deux écrivains :Pascal Quignard et Abdelkader Djemaï que tout sépare(contexte socioculturel) et que tout rapproche(préoccupation esthétique,fondement du romanesque)élaborent,à partir du matériau qui est le langage :une fiction. Ainsi, Djemaï et Quignard sont parmi les réformateurs : Ils commencent par une démystification de l’anecdote, la désagrégation du personnage, la destruction du temps romanesque la contestation de la phrase et de la ponctuation… qui sont des preuves formelles pour dépasser des structures romanesques établies. On arrive à la définition du roman comme « refus » et comme « recherche » où le romancier doit renouveler les formes du récit. C’est bien le cas de ces deux romans où chaque romancier n’est plus celui qui raconte une histoire mais celui qu’en présente seulement quelques bribes et c’est au lecteur de les reconstituer. D’ailleurs, c’est dans l’inachèvement que se construit le roman de Djemaï et le roman de Quignard, déniant par là tout caractère de clôture, propre au texte écrit par le déplacement du langage, dont le décalage par rapport à une chronologie, à une linéarité, l’inscrit de facto dans une non clôture . C’est dans la béance de ce langage, dans son silence, dans sa présence/absence, que s’installent : le délire, le transport, l’emportement, le foisonnement, le tourbillon, la tourmente, la fougue que ne peut contenir chaque texte, alors les traits de cette écriture spécifique se bousculent, bousculent le langage et le font voler en éclats 1. Conséquence de cet état de faits : les deux romans invitent à chaque fois, à un nouveau parcours, pour juguler "la bourrasque des mots", quand la configuration de la dernière page, opte pour la spirale 1. Cette écriture littéraire, entendue comme : recherche d’un texte, et que par commodité générique, les écrivains nomment : roman, consciente des enjeux où se risque son existence, et sa reconnaissance, ne s’est jamais stabilisée depuis son émergence, elle est cet : Incessant, Où : retrouvailles, résistances, métamorphoses se conjuguent 1. Le roman de Djemaï et le roman de Quignard développent l’anti-genre, toujours inachevé. Transgressant contraintes et tabous, chaque texte se place à travers les mots, ou il s’approprie les mots dans le but de détourner la fiction. 1 Certes le texte algérien, entre autre « Saison de pierres », quoi qu’empruntant une forme occidentale : le roman, quoi que nourri aux grands courants de la pensée occidentale, reste fondamentalement "Lui" . L’opacité de chaque roman invite au décryptage, elle est aussi nécessaire au processus et au plaisir même de la lecture. Pour que le plaisir de la lecture soit complet, tout ne doit pas être décrypté, et une certaine opacité du texte est indispensable pour que s’exerce pleinement l’activité de lecture : le secret qui subsiste, la part non déchiffrée au non déchiffrable du texte est pour le lecteur un stimulant, une source de désir et donc de plaisir1. L’écriture tout comme la lecture sont des activités qui ne prennent tout leur intérêt que dans le contre-pied exact du trop fameux : « ce qui ce conçoit bien s’énonce clairement »disait Boileau, ce qui ne peut être conçu ne saurait s’énoncer clairement pourrait on affirmer au contraire, or le propos de la littérature est justement de tenter de donner à lire ce qui ne peut-être conçu . Pour toutes ces raisons, le plaisir du lecteur de Djemaï et de Quignard semble fort bien décrit par le terme de l’inquiétude. De façon beaucoup plus générale, le lecteur est toujours laissé par Djemaï et Quignard dans l’inquiétude, sans cesse confronté d’une part à une expérience de la réalité qui la dérange une réalité inconcevable et d’autre part, à un texte qui jamais n’énonce clairement mais au contraire multiplie les sources d’opacité. « De cette inquiétude naît une émotion qui fait partie intégrante de son plaisir » . L’inquiétude dans la quelle est laissé le lecteur de Djemaï et de Quignard est, de même, au cour du plaisir qu’on éprouve à les lire. En se refusant à s’énoncer clairement à s’exprimer lisiblement, les deux textes désamorcent toute lecture passive. Le lecteur passif est désarçonné par l’opacité de chaque texte, qui permet donc au lecteur, rendu inquiet de se laisser aller à l’émotion et à la lecture active de prendre le pas sur la lecture passive. Si le plaisir de décrypter se trouve davantage du côté de la lecture passive, le plaisir du secret est donc plutôt du côté de la lecture active. Umberto Eco déclarait dans le magazine « Lire » (mars1988) que la fonction fabulatrice est une nécessité de l’homme, et qu’ « il a besoin de produire et de fabriquer des histoires ».Peut-être, est-ce parce qu’il est capable de s’occuper de ce qui n’est pas là : « Je peux, dit-il, parler de ma mère qui est morte, de ce que je ferai demain,ou de Tombouctou ou je ne suis jamais allé. »C’est la qualité humaine par excellence que d’échapper à ce que la présence des êtres et des choses a de brutal,de contraignant, d’imposé ;c’est le pouvoir de l’homme- du romancier -que « de mettre en scène l’absence ». L’imaginaire a d’abord été un imaginaire de choses merveilleuses ; il est devenu, selon l’expression d’André Malraux, un imaginaire de vérité. Mais celui-ci tient encore à la merveille parce qu’il est un imaginaire. Le roman est le lieu du possible- de l’infinité des possibles. Sur le papier, tous les fantasmes peuvent être réalisés, toutes les revanches sont convenables. Dans l’immense développement, depuis Proust, du « roman–autobiographique», Le narrateur en prend à son aise avec les contingences, il se libère des contraintes du réel, il refait le monde, il vide son sac, il règle ses comptes. Le roman lui ouvre, comme il ouvre au lecteur, un espace de liberté.3 Il faut admettre qu’en deçà de toutes les créations possibles de l’imagination pour changer la vie, il se fait sentir le poids de l’imaginaire déjà constitué. Plus on va, et plus il s’impose au romancier comme au lecteur ; il est à la fois un point d’appuis et un empêchement. Au point où en est arrivé le roman, comment pourrait-il raconter une histoire vraiment nouvelle? Comment pourrait-il la raconter selon des modalités qui n’auraient pas encore été employées ? Seule la saveur de la langue peut encore être spécifique, car, comme on sait, « le style est de l’homme même ». Dans le domaine du roman, comme dans tant d’autres, tout est dit, et l’on vient trop tard. Tout ce qu’on peut inventer l’a déjà été. Au fond de l’impasse des avant-gardes, il y’a encore une issue ; la parodie, l’ironie. Umberto Eco le dit : « Vous pouvez tout vous permettre, y compris le retour à l’intrigue romanesque la plus classique à condition d’y mettre une distance ironique ». Cela suppose que l’écrivain accepte la possibilité d’une double lecture, au premier et au deuxième degré et c’est bien le cas de Djemai et de Quignard. Le public sans culture lit chaque histoire comme si elle était neuve ; le public cultivé perçoit les relations qu’elle entretient avec les grands modèles du passé . Au point ou en est arrivé le roman, il existe, à côté de la solution des clins d’œil, celle des silences du récit. C’en est fini, sans doute, du roman explicatif ; du romancier maître d’école et donneur de leçons de choses. Le romancier est descendu de sa chaire. Ou bien il se confie, sous le voile d’un narrateur qui est lui et qui n’est pas lui, et il est un ami, un témoin, un confident qui parle à l’oreille du lecteur; ou bien il raconte, mais, connaissant, il a compris que sa vertu essentielle était la discrétion. Savoir se taire, quel progrès pour l’écrivain ! Il procède par allusions, il suggère ; il évoque à grands traits : jamais de pleins, des déliés, des points de suspension3. Après 2500 ans de littérature, à quoi bon les traits appuyés ? Mais faire silence à certains moments, parler sur le mode de la supposition ou de l’interrogation tend à remplacer la violence d’affirmations péremptoires et d’énonciations impératives .Il faut solliciter, comme Gide le voulait déjà, la collaboration du lecteur, il suffit de lui proposer les élément d’un puzzle avec lesquels il puisse s’amuser à exercer la liberté de son intelligence et de son imagination . Quel regard jeter, en 2000, sur le roman ? C’est le roman, qui, de Cervantès à Proust, a exploré les choses de la vie oubliées par l’esprit scientifique :« Un par un, le roman a découvert , à sa propre façon, par sa propre logique, les différents aspects de l’existence : avec les contemporains de Cervantès, il se demande ce qu’est l’aventure ; avec Samuel Richardson,il commence à examiner « ce qui se passe à l’intérieur »,à dévoiler la vie secrète des sentiments : avec Balzac, il découvre l’enracinement de l’homme dans l’Histoire,avec Flaubert,il explore la terra jusqu’alors incognita du quotidien ; avec Tolstoï,il se penche sur l’intervention de l’irrationnel dans les décisions et le comportement humains .Il sonde le temps :l’insaisissable moment passé avec Marcel Proust ;l’insaisissable moment présent avec James Joyce .Il interroge,avec Thomas Mann, le rôle des mythes qui, venus du fond des temps, téléguident nos pas .Et cætera,et cætera ». C’est la passion de connaître et d’explorer ce domaine spécifique de la vie humaine concrète qui, de génération en génération, a été le ressort de la création romanesque .Hors des avenues de la raison, le roman a fait une découverte capitale,maintes fois renouvelées :c’est que le monde est complexe et ambigu ;que, plus on va et moins on peut avoir accès à la Vérité ;qu’il n’y a plus que des vérité relatives,partielles,contradictoires .Les grands romans nous montrent des individus enfermés dans leurs points de vue, dans leurs obsessions, dans leurs croyances .A chacun sa vérité .Le roman sonne le glas de la vérité révélée ; il annonce une sagesse liée à la relativité et à l’incertitude .Il ajoute que l’esprit du roman -esprit de compréhension, de contestation,de liberté -est contraire aussi à l’esprit de notre temps, celui du vacarme des réponses simples et rapides, sommaires,q’imposent les médias . De fait, les écrivains actuels tentent souvent d’esquiver la forme romanesque, lui cherchent des alternatives, la reprennent de façon parodique ou ludique, stratégies qui témoignent bien de la permanence du soupçon à son égard, mais également d’une forme de nostalgie. Car la grande question qui se pose à eux, c’est de savoir comment dépasser "l’ère du soupçon" sans pour autant revenir à la "naïveté" antérieure. S’ils n’ont plus à déjouer les ruses naïves du romancier traditionnel, ils veulent prendre leurs distances avec les ruses plus sophistiquées de Nouveau Romancier. Autrement dit, ils désirent échapper aux catégories du traditionnel et du moderne. Ces attitudes d’esquive, ou de jeu, sont sans doute le signe de "l’épuisement" du roman, mais peut être aussi celui de son "renouvellement . Imprégnée encore par le "soupçon", l’époque produit aussi des fictions au second degré, des romans qui jouent du roman, des vrais -faux romans. Au lieu de vouloir détruire les codes romanesques, comme le faisaient les Nouveaux Romanciers, on va plutôt jongler avec eux, en prenant ses distances par le clin d’œil ou la parodie. Le récit est restauré mais en même temps distancié de façon plus ou moins ironique. Autrement dit, le roman est "détourné" de ses fins habituelles ; il est "déguisé" sous des aspects inattendus . Pascal Quignard et Abdelkader Djemaï deux écrivains de continents différents, mais qui ont pour point commun le désir de réfléchir sur l’acte créateur et l’écriture romanesque. Leurs entreprises peuvent se croiser et se décroiser néanmoins leur objectif est commun c’est celui de se pencher sur le langage pour voir comment il peut être modifié .En transformant plus ou moins la langue et en donnant l’occasion de jouer, de s’étonner, d’étonner, et de réfléchir sur les pouvoirs du langage et sur ses plaisirs. Le souci de chacun se résume à se demander : comment pourrait-il raconter une histoire vraiment nouvelle ?comment pourrait-il la raconter selon les modalités qui n'auraient pas encore été employées ? Abdelkader Djemai et Pascal Quignard sont convaincus que seule la saveur de la langue peut encore être spécifique, et dévoile la particularité de son utilisateur. Pour eux, il s’agit de se servir des formes et des structures de la fiction pour valoriser le travail, ou le jeu de la narration : on veut intéresser le lecteur moins à l’histoire racontée qu’à la virtuosité de l’écrivain. Ainsi Pascal Quignard et Abdelkader Djemaï valorisent l’ aventure romanesque par excellence : celle de l’écrivain aux prise avec les éléments de son oeuvre. En conclusion,on peut dire que dans ce travail de recherche nous avons essayé de montrer la particularité deux écrivains à savoir Pascal Quignard et Abdelkader Djemaï,en nous intéressant à leur production romanesque et en nous focalisant sur deux œuvres pertinentes par leur façon d’aborder le fait romanesque. Rappelons que notre choix s’est porté sur le roman de Pascal Quignard « Terrasse à Rome » et sur le roman d’Abdelkader Djemaï « Saison de pierres » :deux romans à la narration désarticulée, fragmentée, disloquée et démantibulée ; deux romanciers qui voudraient promulguer une forme romanesque particulièrement captivante par sa façon d’aborder le récit et de le présenter. Deux écrivains qui s’imposent sur la scène littéraire car leurs écrits suscitent des débats et des échanges. Ils font réfléchir le lecteur, il le dérange, l’inquiète, brouille les pistes, mais lui procure du plaisir car ils savent comment susciter son intérêt et sa curiosité :on veut,on doit aller jusqu’au bout de sa lecture. Djemaï et Quignard sollicitent la collaboration du lecteur car ils lui proposent les éléments d'un puzzle avec lequel il s'amuse à exercer la liberté de son intelligence et de son imaginaire. La lecture du roman de Djemaï et Quignard, tout comme leur écriture, est donc une reconstitution permanente d’un événement, d’un personnage, du roman ou de l’ensemble de l’œuvre,en un vaste puzzle jamais achevé. Les significations ne sont nullement données d’emblée au lecteur, mais supposent de sa part un lent décryptage, une patiente reconstitution du puzzle romanesque à partir des fragments textuels .Le lecteur est en effet incité par Djemaï et par Quignard à utiliser ses capacités logiques et combinatoires : sans quoi, les fragments du texte, les séquences disjointes et les événements morcelés resteraient à jamais dispersés. Le récit moderne, effectivement, vise à la disparition de l’intrigue au profit du récit, de l’écriture. Véritable subversion de l’œuvre, elle détruit mais laisse au lecteur la possibilité d’une reconstruction offrant une ouverture à la réflexion du lecteur. D’ailleurs,le brouillage du récit semble correspondre aux contradictions du réel et à la difficulté de le résoudre. En fin, on a constaté que tout texte s’écrit par rapport à des œuvres antérieures et entre dans une relation d’intertextualité avec des formes d’écriture et littéraires précédents .Un roman manifeste toujours, des liens avec le genre dont il découle, et avec lequel il peut établir des relations de conformité,de non-conformité. L’écriture de chaque roman de notre corpus d’étude est réflexive, ce qui explique qu’une lecture au premier degré devient impossible .Ces textes s’adressent à un public initié,ils requièrent un certain savoir littéraire sans lequel le lecteur ne peut remonter au texte source car l’activité de l’écriture est liée à l’activité de la lecture : le lecteur est de plus en plus considéré comme le "co-producteur " du roman , il corrige, complète, participe, collabore, achève l’histoire à sa manière. L’intérêt de chaque roman ne réside pas uniquement dans la présentation d’une histoire mais dans le fait que chaque texte nous invite à nous interroger sur ce qui prédomine dans la réalisation d’un roman et sur l’acte créatif. |
URI/URL: | https://ds.univ-oran2.dz:8443/jspui/handle/123456789/2503 |
Collection(s) : | Doctorat français |
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