LES VARIATIONS SAISONNIERES DE LA MORTALITE INFANTILE ET DES PERSONNES AGEES ETUDE COMPARATIVE : COMMUNE D’ORAN 2000-200

Abstract

L’ensemble des recensements, des enquêtes et des études sur le phénomène de mortalité, retentent vagues et loin d’être des recherches approfondies, particulièrement dans les pays en développement comme l'Algérie à cause de l’insuffisance des statistiques précises et spécialisées en matière de mortalité. L’objectif principal des recensements généraux de la population et de l’habitat, réalisés après l'indépendance, est de connaître la répartition de la population par âge et par sexe. Les questions qui portent sur le phénomène de la fécondité les migrations et la mortalité n’ont pas été insérées sauf en 1987 et 1998 ou une question sur les décès survenus au cours des 12 derniers mois précédents le recensement a été posée.

Par contre les grandes enquêtes nationales abordent largement la mortalité des enfants de moins de cinq et celle des enfants de moins un an et pas du tout celle des personnes âgées. L’enquête Nationale Statistique sur la Population (E.N.S.P) à relevé un taux de mortalité infantile égal 141‰ en 1970. Ce taux atteint le niveau de 41‰ durant la période 1985-1989 selon l’enquête sur la mortalité et la morbidité infantile (M.M.I). L’Enquête Algérienne sur la Sante de la Mère et de l’Enfant (E.A.S.M.E) enregistre un taux de 42‰ entre en 1991, l’enquête Mid-décade goals (M.D.G) de 1995 donne un taux de 33‰ celle de End-décade goals (E.D.G) enregistré quant a elle 39‰. Ce taux atteint 31‰ selon l’Enquête Nationale Algérienne sur la Fécondité (E.A.S.E.F) réalisé par le ministre de la santé et de la population en 2002. Les services de l'état civil se bornent à enregistrer seulement le nombre de décès chaque année en fonction de l'âge, le sexe, et le mois du décès. Toutes les recherches menées sur la mortalité n’abordent que superficiellement les variations saisonnières de la mortalité infantile et délaissent complètement celle des personnes âges. Le phénomène de la mortalité infantile a pris la même ampleur dans tous les pays. Les pays développés ont fait de grands progrès dans ce domaine. Ce phénomène est devenu un évènement démographique rare, dans les pays développés. Dans les pays en développement un déclin de la mortalité infantile est amorcé depuis le début des années 1980. L'Algérie est parmi les pays en développement ayant un faible taux de mortalité infantile, grâce à sa politique en matière de santé. La wilaya d'Oran, a réalisé de grands efforts pour réduire significative la mortalité infantile laquelle est passée de 36‰ en 2000 à 25‰ en 2007. Toutefois, ces chiffres restent très élevés

L’étude des variations saisonnières de ce phénomène dans la commune d’Oran, montre que la mortalité infantile est élevé durant la saison de l’automne 1762 décès enregistrés dans les huit années au total. La mortalité hivernale occupe la seconde position avec 1653 décès durant la période étudiée. La saison estivale enregistre 1649 décès pour cette période, ce nombre chuté à 1517 durant le printemps. D’après la répartition des décès infantiles inscrits dans la commune d'Oran selon le lieu de résidence. 45,08% d'entre eux ne résident pas sur le territoire de la commune, 26,11% d'entre eux résident hors de la wilaya d'Oran, principalement des wilayat voisines, Mascara 21 %, Mostaganem19% et Relizane, 11%. Bien que la mortalité exogène est fable que la mortalité endogène, mais elle reste assez élevée ce qui nécessite d’efforts dans le domaine des soins de santé infantile afin de pouvoir l’réduire encore, à l’aide du développement sanitaire et les conditions de vie, par opposition à la mortalité endogène, qui est difficile à contrôler. Le changement des trois phénomènes démographiques (fécondité, mortalité, migrations internationales) déterminé l'évolution du vieillissement. Quel que soit le changement de l'un de ces phénomènes, le vieillissement est influencé immédiatement. La baisse du taux de natalité, ou celui de mortalité à un âge avancé, entraîne une augmentation du nombre des personnes âgés. La baisse du taux de mortalité dans les premiers âges de vie et l’augmentation de celui de natalité, réduit leur nombre. Le niveau de vieillissement d'une population à un moment donné n’est que le résultat de l’évolution interne à chaque phénomène. La migration internationale n'affecte pas significativement la structure par âge de la population, comparativement à la natalité ou à la mortalité dont l’impact sur l’augmentation du vieillissement est important. La mortalité des personnes âgées dans la commune d'Oran, a connu une légère augmentation entre 2001 et 2005. Pour le sexe féminin elle est passée de 804 à 914 décès en 2005, le nombre de décès des femmes âgées s’élevé à 810 en 2007. Concernant les hommes âgés la mortalité a continué d'augmenter en 2001 (791) décès, et en 2007 (941) décès. Les hommes âgés de 85 ans et plus sont les plus touchés. L'étude des variations saisonnières de la mortalité montre que l’hiver et l'automne sont les saisons les plus touchées par l’ enregistrement des décès de personnes âgées dans la commune d'Oran durant la période 2001-2007, tandis que pour les deux autres saisons les enregistrements des décès sont moindres. Contrairement à la mortalité infantile, le problème de non-enregistrement des décès selon le lieu de résidence n'a pas eu d'impact significatif en tant que la proportion de décès non-résidents enregistrés dans la commune d'Oran ne dépasse pas 8%, provenant principalement de wilayat voisines comme le mascara, Mostaganem et Relizane.

En générale la mortalité des personnes âgées est plus importante que celle des enfants de moins d’un an, en moyenne 35.46% pour les personnes âgées et 17.46% pour les enfants de moins d’un an durant la période 2000-21007. Selon le sexe, la mortalité masculine est plus forte que la mortalité féminine chez les enfants de moins d’un an, alors chez les personnes âgées les décès féminins sont plus importants. La mortalité infantile connait les mêmes variations saisonnières que la mortalité des personnes âgées : une forte mortalité en hiver suivie d’une baisse au printemps puis une reprise en automne. En été la mortalité infantile est plus importante que celle des personnes âgées. Presque la moitie des décès des enfants de moins d’un an enregistrés dans la commune d’Oran ne résident pas à Oran (46.45%), cette proportion ne représente que 10.42% chez les personnes âgées. La répartition de ces décès selon le sexe montre que les décès masculins sont plus importants que les décès féminins. Au niveau national les maladies de l'appareil circulatoire et de la période périnatale sont les plus importantes représentant respectivement 14% et 13,6% pour l'année 2004, 18,2% et 17,7% pour l'année 2005. Durant l’année 2002 selon Global Burden Disease (G.B.D) les maladies non transmissibles sont toujours prédominantes quelque soit le sexe avec une plus grande proportion chez les femmes par rapport aux hommes (62% vs 55.9%). Les traumatismes sont nettement plus importants chez les hommes (14.6% vs 5.5%). Selon la Classification Internationale des Maladies (C.I.M) les trois premières causes de mortalité sont les maladies du système circulatoire 26,1%, les affections périnatales 13.5%, les cancers et les tumeurs 9.5%. Au niveau du Centre Hospitalier Universitaire d'Oran selon la classification de l’Organisation Mondiale de Santé (O.M.S) les principaux causes de décès sont respectivement les maladies non transmissibles (notamment les cardiopathies, les hémopathies, le diabète, les tumeurs) avec un taux de 32,208%, les maladies transmissibles, périnatales, maternelles avec une proportion de 30,419%, représentées par la mortalité infantile surtout néonatale qui vient en première position, par les infections, les éclampsies et les hémorragies génitales concernant la mortalité maternelle.

Les traumatismes représentent 14,979%de l'effectif total des décès représentés essentiellement par les Accidents Vasculaires Cérébraux (A.V.P) et les morts violentes. Les maladies de la période périnatale, infectieuses et de l'appareil circulatoire sont les plus importantes. La fréquence des causes mal définies mentionnées sous le terme d'arrêt cardio-respiratoire ou arrêt cardio-circulatoire, avec respectivement les proportions suivantes: 27,607%, 8,435%, 7,464% et22, 392%. Ensuite viennent les lésions traumatiques et empoisonnement, les Accidents Vasculaires Cérébraux (A.V.P) et les tumeurs représentant respectivement 7,004%, 5,981% et 5,214%. Le nombre le plus élevé de décès est enregistré lors la saison estivale est égal 517 décès, soit une proportion de 26,43%. La proportion enregistrée en Juillet est de 9,8% du total, tandis que les proportions les plus basses sont relevées en hiver. La hausse mortalité en été est liée aux conditions climatiques de chaleur qui influencent la santé des personnes âgées et celle des enfants qui représentent 37,42% des décès.