Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://ds.univ-oran2.dz:8443/jspui/handle/123456789/1742
Titre: Genre et organisation sociale du travail domestique : Pratiques et représentations : Exemple pour deux catégories les femmes actives et les femmes au foyer
Auteur(s): MAHMOUDI-Bouri Oumeima, Chérifa
Date de publication: 2009
Editeur: Université d'Oran 2 MOHAMED BEN AHMED
Résumé: La thématique femme et travail domestique n’a pas été suffisamment abordée par les chercheurs, pour les raisons suivantes : 1- Le peu d’intérêt pour cet objet d’étude, en raison des représentations dominantes. 2- Ce type de travail est occulté et exclu du marché par les économistes parce qu’il n’est pas créateur de richesse et relève de la sphère de la reproduction. Notre recherche sur le travail domestique au sein de l’organisation familiale est partie d’un intérêt particulier pour cet objet d’étude et d’une curiosité, celui de savoir comment s’organise les jeunes couples d’aujourd’hui et comment ils perçoivent l’idée d’une participation économique et sociale dans la gestion et l’entretien du foyer. Dans un premier temps, nous avons traité le travail domestique sous l’aspect théorique, tant sur le plan sociologique qu’anthropologique à partir d’ouvrages disponibles et des recherches sur la question. Dans un second temps, notre travail s’est concrétisé à partir des analyses et des données recueillies par la technique des entretiens réalisée au cours de l’été 2008, obtenues auprès d’un échantillon de 6 femmes et 6 hommes, pour vérifier les pistes proposées dans notre problématique. Nous entendons par travail domestique la reproduction de l’unité familiale dans son ensemble et de ses membres en particuliers, pris en charge par ces derniers eux-mêmes à l’intérieur de l’espace-temps domestique. Il inclut par conséquent un ensemble d’activités très variées, allant des taches ménagères proprement dites à la gestion des revenus et du patrimoine de la ___________________________________________________Conclusion générale 137 famille en passant par l’éducation des enfants et par l’organisation de l’espace-temps familial1. Nous entendons par taches ménagères, l’ensemble des taches d’entretien matériel des membres de la famille, de son logement et de son équipement. Elles constituent l’aspect le plus massif du travail domestique, qui est resté longtemps invisible parce qu’il est effectué gratuitement par les femmes. La participation de la femme et de l’homme à la gestion du foyer fait l’objet de plusieurs questionnements, dès lors qu’il s’agit d’étudier l’organisation domestique. L’étude du travail domestique menée par nos soins sur l’organisation sociale des taches domestiques traduit les résultats suivants :  Notre étude révèle les illusions du partage des taches ; la participation des hommes au travail domestique ne s’exerce que dans certaines conditions particulières. Il s’agit d’aide en cas d’urgence ou de maladie ou bien encore d’une prise en charge des taches précises qui ne mettent pas en cause leurs virilités. En effet, la participation des hommes au travail domestique n’est pas le fruit d’un partage mais le résultat d’un allègement voir même une contribution circonstancielle à la gestion du domestique.  Quelque soit leurs niveaux socioéconomiques et socioculturels, les femmes partagent les mêmes responsabilités pour la 1 Alin Bihr, Hommes femmes quelle égalité ?, les éditions de l’atelier/ éditions Ouvrières, Paris, 2002, p 129. ___________________________________________________Conclusion générale 138 préparation des plats, l’éducation et les soins apportés aux enfants ou bien pour l’entretien de la maison et du linge.  La plupart des taches effectuées au titre du travail domestiques sont prises quasi-exclusivement par les femmes, pour assurer le bien être des membres de la famille Malgré l’implication des hommes au travail domestique, la division inégalitaire des taches et des rôles entre hommes et femmes au sein de l’espace domestique continue à revenir pour l’essentiel aux femmes, et ce sont toujours elles qui se chargent des taches les moins valorisantes. Si bien qu’en définitive, la signification de la participation au travail domestique n’est pas la même pour les hommes et les femmes. Pour les femmes :  C’est une obligation, c'est-à-dire c’est son devoir d’entretenir sa famille et son foyer parce qu’elle représente l’élément principal de la gestion domestique.  Cela exige d’elle une disponibilité permanente pour les membres de sa famille, sans attendre en contre partie une reconnaissance de leur part. Par contre, pour les hommes :  Leur participation au travail domestique est perçue comme une aide occasionnelle, destinée à alléger et soulager temporairement leurs épouses. Bien que l’égalité entre sexes au sein de l’espace public soit désormais un principe hautement affirmé, les rapports hommes/femmes restent globalement des rapports inégalitaires au sein de la division sociale du travail ___________________________________________________Conclusion générale 139 domestique, notamment dans le partage des taches ménagères. Le même constat peut être souligné à propos des statuts et des rôles accordés respectivement au masculin et au féminin, sur la manière dont s’accompli le travail domestique et est représenté par les hommes et les femmes. Le fait que l’homme participe à telle type d’activité et non une autre, relève d’une identité masculine, fondée précisément sur la division du travail domestique indiqué par Bernard Zerca. Delà, on comprend pourquoi la division sexuelle du travail domestique est tout particulièrement accentuée au sein des couples mono-actifs dont les épouses ne possèdent ni atout intellectuel ni atout économique. Ce qui confirme notre piste sur «les ressources économiques», qui engendre la spécialisation des rôles quand les ressources sont inégales. Ces inégalités persistent entre les sexes et se renforcent en accordant des avantages au profit des hommes et des handicaps au détriment des femmes. Nous pensons ici, que dans une carrière professionnelle, les hommes bénéficient des formations au sein du travail et accèdent à des postes supérieurs qui renforcent leurs positions sociales, par contre, le choix d’avoir un ou plusieurs enfants, handicape les femmes et ralentit leur réussite professionnelle. Les résultats de l’enquête «budget temps» obtenus, nous ont permis d’évaluer le volume du travail domestique et d’arriver aux conclusions suivantes :  Le travail domestique est assuré essentiellement par les femmes.  Le volume du travail domestique n’est pas le même pour les femmes et les hommes. ___________________________________________________Conclusion générale 140  La participation des hommes n’est qu’une forme d’aide momentanée en cas de surmenage de l’épouse.  Certaines taches restent un attribut féminin pour lesquelles la participation des époux est quasiment nulle.  La présence d’enfants, notamment ceux en bas âge, accentue le surcroit du travail domestique.  La participation des hommes est marquée avec la présence des enfants.  La participation des hommes au travail domestique est liée à l’investissement des femmes au monde du travail.  Quelque soit leur statut professionnel, les femmes prennent en charge presque la totalité des responsabilités domestiques. L’analyse de la manière dont ces activités se répartissent entre conjoints nous a permis de déterminer ce qu’il en est aujourd’hui du pouvoir au sein de l’espace conjugal et a révélé ce qui suit :  Toutes les femmes participent à la prise de décision dans le couple a l’exception des femmes au foyer, qui ne s’impliquent que dans le domaine féminin (le choix des vêtements pour enfant, choix du menu et des cadeaux).  Pour les femmes actives, les grandes décisions sont partagées avec leurs conjoints.  Pour les couples dont les épouses ont des atouts culturels et économiques, il y a une concertation dans les prises de décisions.  L’autonomie des femmes actives est conditionnée par rapport à un certains nombre de facteurs. Et pour les femmes au foyer, les sorties se négocient, leur marge de manoeuvre est très réduite. ___________________________________________________Conclusion générale 141 A travers la théorie du genre, on peut lire l’interaction des pratiques conjugales à la manière suivante :  Qu’on ne peut parler des inégalités dans le partage des taches domestiques entre hommes et femmes sans les situer dans un espace précis qui est l’espace de la maison, lieu de l’identité féminine. Le maintien des inégalités au sein de l’espace familial, façonne très tôt les identités sexuelles des individus qui renforcent l’image et la position sociale de l’homme et de la femme.  Cet espace qui est l’univers des femmes est constamment opposé à l’espace extérieur, celui des hommes. Mais cette vision ne résiste pas à la vie quotidienne, celle de la salarisation des femmes qui a transformé voir même bouleverser l’ordre des normes et des valeurs.  La division sexuelle du travail domestique est la source des inégalités entre les hommes et les femmes. Le rôle des femmes comme reproductrices n’a fait que renforcer le poids de ces inégalités.  L’insertion des femmes dans le monde du travail, ne bouleverse pas la division sexuelle du travail domestique. Leur investissement à l’extérieur ne fait qu’augmenter et cumuler les charges et les fonctions qui lui incombent. A travers cette étude, nous avons tenté d’expliquer comment s’organise la vie des femmes à travers l’enquête portant sur le travail domestique, pour comprendre la nature des relations des jeunes couples. La prise en compte des femmes au foyer dans notre recherche est une manière d’illustrer et d’appréhender les changements qui s’opèrent dans les pratiques et les représentations des femmes et des hommes en analysant l’organisation sociale, plus précisément l’organisation domestique au sein de la cellule familiale. Voici les résultats tirés de cette démarche : ___________________________________________________Conclusion générale 142 Au niveau des représentations :  Toutes les femmes sont d’accord et unanimes à propos de la pénibilité, l’obligation et le caractère routinier du travail domestique.  Elles pensent que la cuisine est un attribut féminin et c’est leur rôle de nourricières de veiller sur chaque membre de leur famille.  Les femmes actives pensent que la participation des conjoints aux taches domestiques est une forme de reconnaissance de leurs activités professionnelles, procurant ainsi de l’harmonie et de la considération. Au niveau des pratiques  Le ménage et la garde des enfants sont spécifiques aux femmes même si les hommes participent occasionnellement.  Le bricolage, les réparations et le lavage de la voiture restent un domaine réservé aux hommes.
URI/URL: https://ds.univ-oran2.dz:8443/jspui/handle/123456789/1742
Collection(s) :ماجيستر علم الاجتماع

Fichier(s) constituant ce document :
Fichier Description TailleFormat 
Memoire.pdf4,03 MBAdobe PDFVoir/Ouvrir


Tous les documents dans DSpace sont protégés par copyright, avec tous droits réservés.