Apport de la Géochimie à l’événement OAE2 au Djebel Bou-Arif (AURES) ALGERIE ORIENTALE

Abstract

La problématique s’articule sur plusieurs axes qui sont d'ordre lithologique, sédimentologique, paléontologique (biostratigraphie axée sur les foraminifères benthiques et planctoniques) et sur la réalisation des analyses géochimiques et minéralogiques. Au terme de cette étude : 1- La sédimentologie nous a permis de reconnaitre le niveau à filaments considérée comme un repère biologique précieux et les niveaux de « black shales » riche en matière organique (MO), Ces différentes signatures et leur coïncidence ont été utilisées pour définir la limite Cénomanien-Turonien. Ainsi, cette limite est marquée notamment par l’événement anoxique global des océans. 2- De point de vue stratigraphique, certains auteurs ont précisé que le passage Cénomanien-Turonien, est caractérisé par la zone à Whiteinella archaeocretace définie à sa base par la dernière occurrence de Rotalipora cushmani et à son sommet par la première occurrence de Helvetoglobotruncana helvetica. Ce foraminifère planctonique définit le Turonien inférieur à moyen. Notons que cette zone est reconnue dans le domaine thétysien, en domaine boréal, en Amérique. L’étude sur les foraminifères planctoniques dans le secteur d’étude a contribué à reconnaitre la zone à Whiteinella archaeocretacea sans la sous-zone à Rotalipora cushmani et sous la sous-zone à Helvetoglobotruncana helvetica. La confrontation de nos résultats avec ceux trouvés en Tunisie et dans le reste du monde est satisfaisante. 3- L’étude paléoécologique qui consiste en l’analyse des différentes espèces de foraminifères planctoniques et benthiques, nous a permis de mettre en évidence des phases successives dans le comportement des foraminifères (paliers d’extinction) en relation avec le développement de l’événement anoxique du passage Cénomanien- Turonien « OAE 2 ». le comptage des microfossiles (foraminifères) a été combiné avec l’analyse des microfaciès de calcaires. Les fluctuations des rapports microfossiles et des microfaciès indiquent un environnement de dépôt relativement profond et calme, souvent mal oxygéné, sur une plate-forme intermédiaire vers l’extérieur. 4- L’étude géochimique a mis en évidence des dépôts de « black shales » pour le passage Cénomanien-Toronien riche en matière organique (MO). Ces résultats relèvent de l’événement géologique global qui a eu lieu pendent cet intervalle. La distribution de la MO suit la paléogéographie figurant à l’intervalle du passage C/T, avec des blocs plus ou moins soulevés baignés par une zone à minimum d’oxygène (ZMO), où la circulation réduite a peut-être fait augmenter le déficit en oxygène. 5- La chimiostratigraphie. Les analyses (δ13C, δ18O) sont utilisés à des fins de corrélation, parfois à l’échelle d’un même bassin et souvent entre des domaines paléogéographiques éloignés. Les résultats de ces analyses ont permis d’intégrer notre étude sur le signal du δ13C et du δ18O des couches, outil paléocéanographique et stratigraphique couramment utilisé, aux travaux antérieurs. Les résultats de nos analyses laissent supposer une coïncidence de ces signatures géochimiques (pics, excursions) et biologiques (apparitions, disparitions, prolifération de certains taxons) à l’échelle régionale, voir même globale. En outre, la corrélation des données isotopique du carbone, complétée par d’autres résultats géochimiques et par des données biostratigraphiques, a permis une subdivision fournissant un outil de corrélation à l’échelle régionale, compatible avec ce qui a été observé à l’échelle globale.